CONAPAC-RDC

CONAPAC RDC

États généraux de l’agriculture : la CONAPAC encourage la mise en œuvre urgente des recommandations

Après trois jours de travaux, le Forum national sur les états généraux de l’agriculture s’est clôturé le mercredi 29 septembre dernier, sur fonds des résolutions, mais aussi et surtout, des recommandations formulées par des participants. Parmi lesquels, des autorités sectorielles tant nationales que provinciales, des experts, spécialistes et scientifiques du domaine, des partenaires techniques et financiers du secteur, des producteurs agricoles, membres des organisations paysannes de la Société civile, ainsi que d’autres acteurs et intervenants du secteur agricole congolais. La CONAPAC émet des craintes sur le sort de ces recommandations car aucun engagement concret n’a été pris par le Ministre, sauf la notion vague de « sa détermination pour la mise en œuvre des résolutions « . Pis, on n’a même pas mis en place un comité de suivi de la mise en œuvre des résolutions..

De Ces assises des états généraux de l’agriculture tenues à Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa, ont été déclinées en cinq commissions : accès au marché ; coopération extérieure ; financement du secteur agricole ; amélioration de la gouvernance agricole ; production et protection des végétaux. À l’issue des travaux, des recommandations pertinentes ont été formulées  à l’intention des décideurs

La première est de désenclaver les bassins de production sur l’ensemble du territoire national. La deuxième est de renforcer l’organisation des marchés des produits des matériels et des intrants agricoles de qualité. Et la troisième est de renforcer les infrastructures et logistiques d’appui à la commercialisation des produits agricoles.

Les autres recommandations sont entre autres, de renforcer le système d’information des marchés et de promotion des produits agricoles ; d’améliorer la compétitivité des produits agricoles congolais sur le marché international ; de vulgariser les lois et les textes règlementaires régissant l’accès au marché agricole ; et la définition et la mise en place par le Gouvernement central de la politique agricole nationale avant le premier trimestre de l’année 2022.

Aussi, de mettre en place au sein du Ministère de l’Agriculture, un cadre d’identification et coordination des projets et programmes… ; d’impliquer les différents services du Ministère de l’Agriculture aux niveaux provincial et local, dans la mise en œuvre de tous les projets agricoles ; de respecter les accords de financement pour éviter les dépenses inéligibles ; de cibler les zones d’intervention de projets et faire ce ciblage sur base des critères objectifs et de manière équitable.

Pour une allocation de 10% du budget national au secteur agricole

Au cours de ce forum sur les états généraux de l’agriculture en République démocratique du Congo, les participants ont également institué le faible taux d’allocation budgétaire en problème dans le secteur de l’agriculture. Et comme solution, ils recommandent aux autorités compétentes de développer un plaidoyer permanent pour une meilleure allocation budgétaire en raison de 10% du budget national alloué au secteur de l’agriculture, en se référant à la Déclaration de Maputo dont la RDC est signataire depuis plus de 15 ans aujourd’hui.

En outre, ils leur recommandent également de redynamiser les organes de suivi et contrôle des subventions du Ministère de l’Agriculture ; de mettre en place un registre national d’agriculteurs ; de développer des produits innovants, notamment le numérique, pour digitaliser et renforcer la traçabilité des transactions de la chaine de valeur agricole. Mais aussi, de vulgariser le Code des investissements sur toute l’étendue du pays ; de renforcer le système de promotion et des opportunités du secteur agricole ; de compléter l’arsenal juridique régissant le secteur agricole ; de mettre en place le cadastre agricole et la numérisation de ce secteur.

D’autres recommandations consistent à renforcer l’accès à la terre en faveur de la femme, des jeunes et d’autres personnes vulnérables ; à améliorer le cadre institutionnel et organisationnel aux fins d’assurer le renforcement des capacités dans le pays ; à assurer l’harmonie entre les ministres provinciaux en charge de l’Agriculture et les inspecteurs provinciaux ; à concrétiser le slogan renouvelé : « agriculture priorité des priorités » et matérialiser la vision du Chef de l’État, celle de la revanche du sol sur le sous-sol, par des allocations et décaissements budgétaires prioritaires y relatifs.

Une journée nationale de l’agriculture recommandée

Il est encore recommandé aux autorités congolaises à l’issue de ces assises des états généraux de l’agriculture, d’instaurer une journée nationale de l’agriculture à l’instar d’autres pays africains ; de développer l’agro-industrie en s’appuyant sur des zones économiques spéciales reprises dans le Plan national d’industrialisation élaboré par le Ministère de l’Industrie ; et de mettre en place urgemment le Fonds national de développement agricole (FONADA), prévu dans la Loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture promulguée depuis décembre 2011.

Aussi, de relancer le programme des campagnes agricoles ; accélérer le processus de réforme foncière pour sécuriser les terres communautaires et mettre fin à la thésaurisation ; de revaloriser le rôle de l’agronome et d’autres agents impliqués dans le développement agricole ; d’étendre les programmes volontaristes agricoles et des parcs agro-industriels sur toute l’étendue du pays à travers les 145 territoires ; de redynamiser la recherche de développement dans le secteur agricole à travers le pays ; de revisiter le calendrier agricole national et l’adapter au contexte actuel, celui de changement climatique.

Les participants aux états généraux de l’agriculture ont aussi recommandé aux autorités d’accélérer le processus de vote et de promulgation du texte de loi organique sur l’Ordre des ingénieurs agronomes ; de créer un corps de moniteurs agricoles et des systèmes de gestion d’informations agricoles ; mécaniser l’agriculture dans les zones appropriées ; de finaliser le processus de mise en place de la loi portant sur les activités semencières ; de valoriser le savoir-faire des paysans ; d’instaurer une métrologie des eaux utilisées en agriculture ; de mettre en place des stations d’analyse de la qualité de l’air ; et de doter les laboratoires spécialisés des moyens pour analyser la qualité des sols.

Le Ministère de l’Agriculture rassure pour la mise en œuvre des résolutions

Moyennant des amendements et observations, les participants ont adopté in globo leurs résolutions contenues dans le rapport général des états généraux de l’agriculture, dont la synthèse a été présentée aux autorités compétentes lors de la cérémonie de clôture de ces assises. Laquelle cérémonie a été présidée par le ministre national de l’Agriculture, M. Désire M’Zinga Birihanze.

Dans son discours de clôture, il a, au nom du Président de la République Félix Tshisekedi, remercié et félicité les participants pour l’aboutissement heureux de leurs travaux. Ce, avant de souligner et de rassurer qu’à travers ces états généraux de l’agriculture lancés par le Premier ministre Sama Lukonde, 30 ans après en RDC, le Ministère de l’Agriculture a réellement pris l’option de relancer le secteur agricole congolais.

D’autant plus que la RDC a pris beaucoup de retard par rapport aux autres pays d’Afrique dans le développement de l’agriculture, a-t-il souligné. Et il a sollicité l’appui des partenaires techniques et financiers du secteur agricole congolais aux efforts du gouvernement pour le développement de l’agriculture congolaise.

Il a enfin exprimé sa détermination pour la mise en œuvre des résolutions prises à l’issue de ces travaux du forum sur les états généraux de l’agriculture en RDC. Et le ministre lui-même a aussi reçu pour sa part des mots des remerciements du comité d’organisation de ces états généraux de l’agriculture, pour avoir réussi l’organisation de ce forum 30 ans après.

Ayant gravité autour du thème : « l’agriculture, clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République démocratique du Congo », ces états généraux de l’agriculture étaient organisés sous le haut patronage du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour qui le sol est appelé à prendre sa revanche sur le sous-sol. C’était pour faire un état des lieux exhaustif du secteur agricole congolais.

AJAC